René HAMAITE, ancien Président du Conseil d’Orientation du CIJF
CIJF : Que retenez-vous de cette 11ème réunion du Conseil d’orientation ? RH : En ce qui me concerne personnellement c’était surtout la fin de mon mandat en tant que Président : un peu d’émotion mais surtout une grande satisfaction pour le travail accompli et plein d’espoir suite à la désignation des nouvelles Présidente et Vice-Présidente. Je pense qu’elles travailleront dans le même esprit que j’ai pu travailler avec Monsieur Sériba durant huit ans. Ce que je retiens, de toute ma Présidence c’est la qualité des travaux, surtout la convivialité dans laquelle cela se passait, il n’y avait aucune agressivité, il y avait une recherche permanente du consensus et du meilleur pour les Jeux. Donc une ambiance excellente à conserver. Le deuxième élément que je retiens ce sont les rapports sur l’état d’avancement des travaux de préparation des prochains Jeux en Côte d’Ivoire. Je pense que les exposés qui ont été fait étaient rassurants. Je trouve que les ivoiriens sont bien partis et sont conscients de l’importance des Jeux et qu’il est temps de passer aux choses concrètes dans l’organisation. En résumé, c’était très satisfaisant. CIJF : Que retenez-vous de votre présidence durant les deux éditions des Jeux ? RH : Beaucoup de bons moments. Comme je l’ai dit lors de ma dernière réunion, ce fut sans doute parmi les meilleurs moments de ma vie professionnelle et peut être de ma vie tout court. J’ai vraiment passé de grands moments aux Jeux, parfois très difficiles certes comme par exemple pour la préparation des Jeux de Beyrouth parce que, outre les aspects sportifs et culturels de l’organisation, il y avait toute la problématique de la sécurité, et donc des moments assez tendus et parfois inquiétants parce qu’à juste titre pas mal de délégations s’inquiétaient pour leurs sportifs et artistes. Deuxièmement, c’est l’excellente collaboration avec le CIJF et Monsieur Seriba et tous ses collaborateurs, malheureusement pas assez nombreux. Je connaissais Monsieur Seriba depuis le Niger où il avait organisé les Jeux à Niamey mais disons qu’on a commencé à bien se connaitre et qu’on a travaillé dans une très bonne harmonie et c’est là aussi une grande satisfaction. La troisième, ce sont les Jeux eux-mêmes : ils se sont affirmés comme un élément incontournable dans le paysage de la Francophonie et dans les grandes échéances sportives et culturelles. Maintenant les Jeux ne sont plus contestés ni leur existence même remise en cause et c’est là encore une grande satisfaction. La dernière c’est un peu comme lors de la 11ème réunion du Conseil d’orientation, le très bon esprit qui a régné durant huit ans. Dès les premières réunions un esprit de collaboration et je dirai même parfois d’amitié a existé entre les membres du Conseil d’orientation. En conclusion je ne retiens que du positif de ma Présidence. CIJF : Quels ont été vos meilleurs moments pendant les Jeux ? Et quelle édition vous a le plus marqué ? RH : C’est sans aucun doute les Jeux de Niamey. J’étais présent à Madagascar, au Niger, à Ottawa, Beyrouth et Nice mais c’est sans doute à Niamey que j’ai ressenti la vraie originalité des Jeux. Bien sûr ce sont les performances des sportifs et des artistes mais surtout c’est le rassemblement de la jeunesse francophone, l’ambiance dans le village, les échanges… les Jeux de Niamey m’ont beaucoup marqué. J’en ai apprécié d’autres comme par exemple ceux de Beyrouth car malgré les craintes qu’on pouvait avoir au niveau de la sécurité, les Jeux se sont bien déroulés. Le village à l’université de Beyrouth était magnifiquement conçu pour dégager les vraies valeurs d’humanisme des Jeux. Les meilleurs moments ce sont parfois aussi des rencontres avec la population locale en dehors des Jeux proprement dits notamment au Niger et à Madagascar par exemple j’ai fait des rencontres inoubliables avec des enfants autour du village ou en ville ; on pouvait leur parler, leur donner nos petits gadgets, des livres scolaires, des cahiers à colorier, etc… et vraiment avec ces enfants cela reste inoubliable : leur gentillesse, leurs yeux émerveillés parfois, c’était très fort ! Ce sont aussi de très belles rencontres humaines avec les artistes, les sportifs. Ce sont tous ces gens qui travaillent autour des Jeux, qui y participent ou qui y assistent qui m’ont marqué. CIJF : Quelle est votre vision pour les prochains Jeux de la Francophonie ? RH : C’est un grand défi , toujours le même : obtenir plus de notoriété, de rendus par les médias (surtout par ceux des pays du nord). Dans les pays du sud ils se sont mieux rendus compte de l’importance des Jeux. Les télévisions, les journalistes me semblent plus conscients de l’intérêt des Jeux et les retransmettent. Dans les pays du nord, c’est plus compliqué. Ainsi j’ai été déçu à Nice (je ne parle pas des problèmes d’organisation) que tous les grands médias français n’aient pas plus couverts, par exemple sur les grandes chaines nationales. J’avais beaucoup espéré ! C’est un vrai défi, tout cela sans perdre l’esprit des Jeux. Les Jeux de la Francophonie ce ne sont pas, au niveau sportif ni les Jeux Olympiques ni les championnats continentaux. Ils n’ont d’ailleurs ni la vocation, ni l’envie de le devenir. lls doivent avant tout entretenir des valeurs autres que uniquement compétitives. Donc mon espoir c’est à la fois d’ avoir beaucoup plus de médiatisation, qu’on parle beaucoup plus des Jeux, mais aussi que les Jeux ne se dénaturent pas. Avec l’actuel Conseil d’orientation et la direction du CIJF il n’y a pas de risques mais on doit jongler entre cette plus grande visibilité et garder les valeurs des Jeux. J’espère qu’Abidjan va marquer sous cet aspect-là. C’est le prochain grand défi.