Zeina MINA, expert sportif des Jeux de la Francophonie
Consultante expert Sport auprès du CIJF, Zeina Mina est également directrice de l’Institut d’Éducation Physique et Sportive de l’Université Antonine, du Club Antonin Sportif et membre de la Fédération Universitaire Libanaise, et Zeina Mina était membre du Haut Comité national des Jeux de la Francophonie Liban 2009 et Directrice des jeux sportifs.
Titulaire d’un Master en sciences des sports et doctorante en STAPS, Zeina Mina a été de 2005 à 2008 conseillère du Ministre libanais de la Jeunesse et des Sports. Elle a également fondé un centre d’entrainement au Liban (Performance First).
Elle a dirigé la commission sport du CNJF lors de la VIe édition à Beyrouth au Liban, et participé aux VIIes Jeux à Nice en France en tant qu’experte sport du CIJF.
Découvrez le témoignage de Zeina Mina ci-dessous :
Quelles sont les éditions des Jeux de la Francophonie que vous avez connues en tant qu’expert ? J’ai assisté aux Jeux du Niger en tant que chef de mission sport pour le Liban. Pour les Jeux de Beyrouth j’étais la directrice des jeux sportifs au CNJF. Enfin, j’ai participé aux jeux de Nice en tant qu’experte consultante auprès du CIJF.
Quel est votre sentiment sur l’évolution des Jeux après vos différentes participations ?Les Jeux se présentent différemment d’une édition à l’autre. J’ai l’impression que quand il s’agit d’un pays du sud, les organisateurs s’investissent à fond dans le projet qui devient un enjeu national, ce qui n’est pas le cas pour les pays du nord. A mon avis si les Jeux n’atteignent pas le niveau international requis en grande partie à cause du manque d’intérêt des pays du Nord lors de l’accueil des Jeux. Les lacunes résident également à la manière avec laquelle les Jeux sont abordés, il faudrait qu’une édition applique strictement les critères définis dans le livre de règlement. Le cahier des charges doit également à chaque édition prendre les mesures des nouvelles réalités économiques qui affectent les Jeux.
De par votre expérience internationale et votre statut d’ancien expert, quel a été votre rôle lors des Jeux ?Pendant la période de préparation, nous avons le rôle de veiller sur l’application des exigences des fédérations internationales, au niveau des infrastructures, et du règlement des disciplines retenues. De conseiller ainsi que guider le Comité national pour l’application du cahier des charges. Dans toute reconduction d’évènement l’amélioration de certains aspects devient plus évidentes et pertinentes surtout s’ils sont transmis par une personne qui a connu les Jeux. Si on ne vit pas les Jeux, c’est très difficile de prévoir et prévenir les inattendues.
Quels ont été vos meilleurs moments pendant les Jeux ? Quelle édition vous a le plus marqué ?Toutes les éditions ont leur particularité, l’édition qui m’a le plus marqué fut le Niger, sous tous ces aspects, organisationnels, culturels, la solidarité du peuple et la joie avec laquelle les Jeux ont été abordée, neuf ans après, je revis les mêmes sensations quand je pense aux Jeux, je les associe au Niger.
Comment envisagez-vous les Jeux 2017 en Côte d’Ivoire puis les Jeux de 2021 ?Personnellement j’ai effectué une seule mission en Côte d’Ivoire, ce qui m’a interpellé le plus c’est l’accueil et l’implication du Comité mis en place et surtout du gouvernement. Nous avons ressenti beaucoup de bonne volonté qui m’a rappelé le CNJF de Beyrouth là où tout le monde voulait réussir, même sans savoir comment faire parfois.J’espère que l’OIF mettra plus de moyens à disposition du CIJF qui représente l’organisme de référence par rapport aux fédérations nationales et internationales tel que le CIO pour le mouvement sportif. Par contre le CIO dispose de ressources humaines et financières qui les rendent maître de la situation. Le CIJF doit faire une évolution à ce niveau-là afin de subvenir aux exigences des compétitions internationales qui aujourd’hui sont un déterminant de la réussite d’un évènement.
Selon vous, en quoi les Jeux proposent une diversité culturelle francophone et une politique culturelle nationale ?Il est sûr que les Jeux sont une occasion exceptionnelle qui permet à la jeunesse francophone de se rencontrer, un brassage culturel dont la langue française est un dominateur commun. Pour ne pas me répéter, les Jeux sont perçus différemment entre Nord et Sud, pour les pays du sud c’est une politique nationale par excellence.
Les Jeux de la Francophonie se veulent être un tremplin pour les jeunes, qu’en pensez-vous ? Avez-vous des exemples ?Les Jeux doivent développer une identité propre à eux, ça pourrait être un tremplin pour les jeunes, ce n’est pas le cas exactement actuellement sauf quelques exceptions. La différence des exigences dans les critères de participation des différentes disciplines, le manque d’attractivité de certaines ainsi que le nombre réduit de discipline retenu pour les jeux, induisent une pauvre médiatisation des Jeux qui réduisent le potentiel des sponsors. Le jeune talent détecté pendant les Jeux doit bénéficier de bourses sportives ou autres à long terme.