Portrait de Lucile GOVAERE

Lucile Govaere a été nommée par le « International Paralympic Committee » (IPC), l’instance dirigeante des handisports.

Nommée Officielle Technique Internationale Handisport depuis 2006, elle participe avec l’IPC à la formation des juges des Pays Africains Francophones à Dakar en décembre 2013 et participe à la formation des Formateurs IPC fin janvier 2014 à Kamel (Allemagne).

Elle est sur tous les Championnats de France où elle forme les juges de la Fédération française d’Athlétisme (FFA) sur les règlements spécifiques du Handisport avant chaque compétition.

Les juges de la FFA sont de plus en plus nombreux à suivre les formations et à participer ainsi au développement de l’Athlétisme Handisport.

Elle est licenciée également à la FFA où elle est Juge Arbitre Fédéral, Dirigeant Fédéral et formateur des Délégués et escortes au contrôle antidopage. Elue à la Ligue de l’Ile de France d’Athlétisme et au Comité de l’Essonne, elle accompagne les instances dans le développement des actions en faveur du public en situation de handicap.

Lucile Govaere a participé à la VIIe édition France/Nice 2013 en qualité de déléguée technique handisport athlétisme (IPC).

Découvrez le témoignage de Lucile Govaere ci-dessous :

Quelles sont les éditions des Jeux de la Francophonie que vous avez connues en tant qu’expert ?
En tant qu’expert, ce sont mes premiers Jeux de la Francophonie. Cela a été une très riche expérience autant sur le plan sportif que pour les contacts humains avec les différentes nations. De plus les Epreuves d’Athlétisme Handisport se trouvaient pour la première fois inscrites officiellement au programme et se voyaient ainsi sur le même pied d’égalité que les autres sports.
 

Quel est votre sentiment sur l’évolution des Jeux après vos différentes participations ?
C’est une grande satisfaction et une grande fierté intérieure de voir l’athlétisme Handisport reconnu à ce niveau de compétition au même titre que les autres sports. Bien que certaines épreuves ont dû être supprimées faute de candidats inscrits, surtout chez les féminines, il me semble que nous devons persévérer dans l’inscription de ces épreuves au programme des Jeux de la Francophonie pour que cette compétition soit retenue, de façon incontournable, dans le calendrier des compétitions de Haut Niveau de chaque pays, comme les Championnats du Monde ou les Championnats Continentaux. Plus nous aurons de candidats participants, plus les jeux de la Francophonie prendront de la valeur aux regards de tous.
 

De par votre expérience internationale et votre statut d’ancien expert, quel a été votre rôle lors des Jeux ?
Nommée par le « International Paralympic Committee » (IPC) en tant que Déléguée Technique Internationale Athlétisme Handisport, et pour la première participation officielle sportive, il fallait que les Jeux de la Francophonie reflètent le Haut Niveau sportif atteint par les athlètes paralympiques et montrer que ces athlètes ont bien leur place parmi les autres sports. 
1 - Compte tenu du peu d’épreuves d’athlétisme Handisport (3 masculines et 3 féminines), il fallait faire accepter que celles-ci soient intégrées dans le programme de l’athlétisme valide. Ceci pour plusieurs raisons : 
- qu’il y ait des spectateurs dans les tribunes 
- que les athlètes Handisport se sentent « adoptés » par ce public 
- que les athlètes Handisport soient acceptés au même titre que tout autre sportif. 
2 – présenter Les Jeux de la Francophonie aux athlètes Handisport comme une Epreuve Internationale de grande valeur avec autant d’importance que des Championnats du Monde ou des Championnats Continentaux, avec les règlements, le protocole et les podiums qui y sont associés. 
3 – accompagner les délégations et les athlètes dans les différentes phases concernant la compétition : 
- avant en s’assurant que les hébergements, transports et restauration soient en adéquation avec les handicaps de chacun. Malgré notre bonne volonté de bien faire, nous ne sommes pas habitués à vivre avec eux et nous connaissons très mal leurs besoins, d’où certaines situations surprenantes qu’il faut solutionner très rapidement. 
- En s’assurant que toute la préparation technique de la compétition est en conformité avec les Règlements IPC 
- La vérification des engagements des athlètes de chaque pays (statut de l’athlète – performance de qualification réalisée, etc…) 
- pendant la compétition : vérification du matériel spécifique utilisé, vérifier que les règlements sont bien appliqués, valider les performances et les podiums. 
4 – promouvoir l’idéal des Jeux de la Francophonie, son impact culturel et sportif auprès des pays francophones, créer un lien d’amitié et de solidarité entre tous les pays pratiquant la même langue. Les athlètes s’affrontent lors des épreuves mais apprennent à se connaître et à se respecter. Beaucoup de liens d’amitié se créent lors de ces confrontations et des échanges entre les habitants de différents pays se développent

Quels ont été vos meilleurs moments pendant les Jeux ? Quelle édition vous a le plus marqué ?
Les meilleurs moments ont été : 
- les contacts avec les délégations : leur joie de et leur fierté de participer à un évènement de cette envergure. 
- la combativité et le niveau de performances des athlètes pendant les épreuves 
- la fierté des athlètes de représenter leur pays et leur sport sur les podiums au même titre que les athlètes valides : pas de différence sur la présentation du cérémonial.

Comment envisagez-vous les Jeux 2017 en Côte d’Ivoire puis les Jeux de 2021 ?
Pour 2017 et ensuite, il faudrait : 
- intensifier la participation des pays francophones dans la discipline de l’Athlétisme Handisport (seulement 23 pays en 2013) 
- amener plus d’athlètes à préparer cette compétition, en ne mettant pas des minima trop élevés dans un premier temps afin de faciliter l’intégration. 
- Cela permettra à des jeunes d’accéder à ce premier niveau. De par leur participation ils apprendront le chemin qu’il reste à parcourir pour atteindre le Très Haut Niveau, ils auront le privilège de porter les couleurs et de représenter leur pays. 
- C’est par la jeunesse que l’on pourra créer, plus facilement, les liens de solidarité entre les différents pays et développer la pratique de la langue française.

Selon vous, en quoi les Jeux proposent une diversité culturelle francophone et une politique culturelle nationale ?
Le fait de préparer un évènement de l’ampleur des Jeux de la Francophonie, amène les pays à créer une cellule qui regroupera des centaines d’hommes et de femmes bénévoles qui oeuvreront pendant plusieurs années sur un même projet. Cela crée des liens entre des personnes qui ne se connaissaient pas, elles apprennent à se respecter, à respecter le travail de l’autre, à mettre en commun leur savoir-faire et elles auront toutes un même but : la réussite de l’évènement, l’impact de la richesse et de la valeur de leur pays sur les autres pays.

Les Jeux de la Francophonie se veulent être un tremplin pour les jeunes, qu’en pensez-vous ? Avez-vous des exemples ?
Les Jeux de la Francophonie se doivent d’être un tremplin pour les Jeunes. Ce doit être pour certains, l’opportunité d’accéder à un grand évènement international, d’être le démarrage d’une carrière sportive de Haut Niveau, d’apprendre à gérer le stress de la compétition, le public, les médias. Les Jeux de la Francophonie se trouvent situés entre le niveau des Championnats continentaux et le niveau des Championnats du Monde. Pour les Jeunes à gros potentiel athlétique, mais qui n’ont pas les performances nécessaires pour participer aux Championnats du Monde, les Jeux seront un premier accès au Haut Niveau. Cela leur donnera l’opportunité de représenter leur pays et d’avoir l’expérience d’un évènement international.

Lucile GOVAERE

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