Portrait de Jean-Eddy Rémy

Ordre de la Pléiade attribué par l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie aux VIes Jeux de la Francophonie, Liban 2009

 

Autodidacte, évoluant aux côtés du Maitre sculpteur togolais Kossi Assou, Jean Eddy Rémy (Haïti) a entamé une remise en question de la tradition du fer découpé. Son geste libéré du dessin, valorise désormais la tôle de récupération à l’état brut.

Il travaille avec l’UNICEF et la Commission Européenne dans des programmes de formation de la jeunesse et a déjà exposé dans plusieurs pays de la Caraïbe, en Europe, aux États-Unis comme en Afrique. Jean Eddy Rémy fait partie des membres fondateurs du centre culturel CELIDE à Croix-des-Bouquets.

Le sculpteur Jean Eddy Rémi a été sélectionné par l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie pour la qualité de son travail qui propose une orientation nouvelle pour la création artistique haïtienne et pourrait donner un nouvel élan à la création contemporaine dans les Caraïbes.

La parole à Jean Eddy REMY

CIJF : Pouvez-vous nous dire quel a été votre parcours depuis les Jeux et si les Jeux ont été favorables pour votre carrière ? 
JER : Oui, je peux dire que oui parce qu’avec ce prix j’ai pu voyager et ce prix m’a permis de participer à des expositions qui ont été organisé, ou des résidences d’artistes etc. Et comme ça s’était passé en 2009, c’était l’espoir dans le pays… c’était bien. Mais en 2010 avec les problèmes (tremblement de terre) j’ai dû écrire à Madame Lafrance à l’époque qui s’occupait de moi pour avoir une bourse… de dire à Madame Lafrance que là je ne peux pas faire vraiment ce qui était destiné à faire, mon pays a un problème et je dois l’aider, je dois faire autre chose… elle m’a dit de prendre mon temps… et j’ai pris tout ce temps pour écrire un projet qui est de mettre sur pied un centre communautaire pour aider les jeunes… pour continuer le travail vraiment dans la lignée francophonie et c’est là… avec cet argent j’ai pu construire un centre communautaire avec le soutien de Madame Moreno qui tient à cœur… parce qu’à son arrivée à Haïti elle n’avait pas encore de moyens de déplacements, elle a loué un taxi pour se rendre à Croix-des-Bouquets, c’était tellement loin… on a fait connaissance et elle m’a aidé aussi à mettre sur pied le bébé qui est le centre de projet communautaire. Avec ce centre communautaire on a fait pas mal de choses, on a fait déplacer les enfants du village qui n’avaient pas le moyen de se déplacer. Avec les moyens du transport que Chantal avait mis à notre disposition pour payer des bus ou des tap-tap parfois… et pour les faire déplacer et aller en ville pour assister à des scènes surtout aux quinzaine de la francophonie. Maintenant la francophonie est tellement présente, il n’y avait pas ça avant… tellement présente à partir du drapeau qu’on a, les enfants, les T-shirt et les activités etc.

Pour le parcours ce que ça m’a permis de faire c’est qu’à chaque fois que j’explique cette histoire… j’explique l’histoire de la francophonie… j’explique l’histoire de mon passage au Liban et on me prend plus au sérieux dans ma démarche pour aider ma communauté et m’aider aussi à me déplacer. J’ai été invité à participer à une activité en Martinique… j’ai reçu pas mal d’invitations, j’ai rencontré pas mal de personnes et même une fois il y avait un français… j’ai oublié son prénom… qui avait gagné un prix pour la danse Hip Hop qui était venu pour aussi monter un projet avant le tremblement de terre… bon le tremblement de terre est tombé mais la francophonie m’aide et me fait avancer au jour le jour et m’aide à évoluer dans mon travail. 

CIJF : Quels sont vos projets à venir ? 
JER : Mon projet à venir… j’ai des projets artistiques et des projets sociaux. Le projet que j’ai là c’est un projet d’exposition en Auvergne pour le mois de juin et de juillet… accompagner des ateliers, des rencontres dans des écoles pour parler d’Haïti pour parler de mon travail c’est le fameux projet que je suis en train de travailler et l’autre projet c’est faire plus d’ouverture dans le centre communautaire pour pouvoir et mettre en place deux ou trois salles de classes pour aider les enfants qui ne peuvent pas aller à l’école parce que de nos jours la vie est tellement chère qu’ il y a de grands problèmes surtout dans les grands pays et pire dans les petits pays comme Haïti et j’ai constaté qu’il y a tellement de jeunes qui ne fréquentent pas l’école et l’idéal c’est de mettre vraiment une structure pour les aider. 

CIJF : Seriez-vous intéressé à participer à des activités de promotion en faveur des Jeux de la Francophonie ? 
JER : Je suis partant (rire).

Découvrez ici l’interview vidéo.

Jean-Eddy Rémy

Artiste
Pays : Haïti
Discipline : Arts visuels : sculpture/installation
Édition :
Liban 2009
S'abonner aux flux RSS S'abonner aux flux RSS

La lettre des jeux