Initié aux arts visuels très jeune, le sculpteur malgache Jéry Razafindranaivo commence à s'intéresser à la sculpture en 1996 lorsqu'il rencontre Luc Michez à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Celui-ci deviendra son mentor. Très vite, le jeune homme cherche le matériau qui lui permettra de s'exprimer au mieux. Il s'essaye d'abord à la réalisation d'œuvres combinées de papier maché et de grillages. L'artiste, qui aime travailler des matières brutes comme la terre ou le bois qui lui permettent de se sentir "au coeur de la création" jette finalement son dévolu sur les tôles en acier. Leur malléabilité et leur résistance lui permet, de créer des oeuvres de grande taille qui résistent au passage du temps.
De prime abord, l'aspect brutaliste de la matière travaillée peut contraster avec son univers, onirique, presque enfantin par instant, toujours inspiré par la faune et la flore luxuriantes de la Grande Île où il réside encore. Toutefois, grâce aux techniques de dinanderie, Jéry insuffle légèreté et douceur à des réalisations parfois imposantes mais toujours poétiques.
L'oeuvre dont il est la plus fière reste un lémurien de 3 mètres de haut sur 2,8 mètres de haut installé sur le campus de l'American School d'Antananarivo.
Sa sculpture, Abaat, est aujourd'hui encore une des oeuvres d'art iconiques du campus de l'Université d'Ottawa où elle fut installée à l'occasion de sa participation aux IVe Jeux de la Francophonie qui se sont déroulés en 2001 à Ottawa-Hull, au Canada. L'oeuvre de Jéry a récemment fait l'objet de plusieurs articles dans la presse.
Présente sans interruption depuis les tout premiers Jeux de la Francophonie en 1989 au Maroc, la sculpture sera encore à l'honneur avec un concours dédié lors des IXe Jeux de la Francophonie en 2021 au Nouveau-Brunswick.
Abaat, J. RAZAFINDRANAIVO, Ottawa, 2001
