Zeina Mina : « Il n’y a plus de report possible pour les Jeux de la Francophonie à Kinshasa »

Date : 
Vendredi, 9 Décembre, 2022
Article publié dans Midi Madagasikara le 5 décembre 2022, propos recueillis par Tanjona DEVAUX à Paris au siège du CIJF

Les 9es Jeux de la Francophonie se tiendront du 28 juillet au 6 août 2023 à Kinshasa, République Démocratique du Congo. Deux fois reportés en raison du désistement du Canada et de la pandémie de Covid-19, le comité international des jeux de la Francophonie (CIJF) et le Comité national des jeux de la Francophonie (CNJF) travaillent d’arrache-pied à sept mois des Jeux. Zeina Mena, la directrice du CIJF nous a accordé une interview à Paris concernant les préparatifs et l’avenir des jeux. Interview

Midi Madagasikara : A 7 mois des jeux de Kinshasa, qu’en est-il de l’avancement de la préparation ? Que ce soit pour la République démocratique du Congo comme pour le CIJF ?

Zeina Mina, Directrice du CIJF (Z.M) : « Par rapport au pays hôte, un nouveau comité national a été mis en place, toutes les commissions ont été nommées dans tout le secteur organisationnel que ce soit le volet culturel ou sportif. En ce qui concerne les infrastructures culturelles, il n’y a pas de problème majeur. Les jeux ont été attribués à la RDC par rapport à la base de ses infrastructures de haut niveau et en bon état. Les infrastructures sportives causent un peu de problème, mais les travaux sont en cours. Nous avons espoir que tout soit prêt 3 mois avant les jeux. Notre expert architecte suit de très près les travaux. Les travaux de construction ou de rénovation des 3 gymnases pour le basket, de la réfection de la piste du stade des Martyrs, des grandes salles pour le judo et le tennis de table et du Stade Tata Raphaël pour le football avancent. Pour le village des jeux, la résidence est prête pour accueillir les délégations, il reste à faire la voirie autour de l’Université qui ne nécessite pas de grands travaux mais plutôt un suivi. Du côté du CIJF, 30 experts accompagnent le CNJF dans tous les secteurs organisationnels »

MM. : Deux fois reportés, est-ce que les 9es Jeux de la Francophonie auront finalement lieu en août 2023 ?

Z.M : « Le Canada s’est désisté pour les 9es Jeux, avec ses infrastructures, les jeux ont été attribués à la RDC. La pandémie a causé beaucoup de retard et nous avons préféré encore une fois plus reporter. Il n’y a plus de report possible. Il y a la volonté d’organiser les jeux tant pour le CNJF que le CIJF. Il y a un engagement du président de la République congolaise et du gouvernement pour organiser et mener à bien ces jeux. Pour ce faire, ils ont mis les moyens »

MM. : A Abidjan en Côte d’Ivoire en 2017, 43 délégations ont participé, à l’heure actuelle, combien d’Etats ont finalisé leur engagement de principe pour participer aux Jeux de Kinshasa 2023 ?

Z.M : « 42 pays sont engagés. Nous sommes en pleine sélection culturelle. Nous saurons les nombres de participants plus tard. 16 équipes sont engagées en basket et en football. Avec le report, il y a beaucoup de calendriers qui se chevauchent, notamment, les Universiades qui sont organisés aux mêmes dates que les Jeux de la Francophonie du 28 juillet au 8 août 2023. Ceci risque d’affecter un peu nos jeux, mais, nous espérons une participation massive comme à Abidjan en 2017 »

MM. : Certains pays sont sanctionnés par l’OIF et par la même occasion ne pourront pas prendre part aux Jeux. Est-ce qu’il n’y aura une dérogation pour les athlètes et les artistes ?

Z.N : « Cette situation ne concerne pas les Jeux de la Francophonie ».

MM. : D’après-vous, qu’est-ce qui va marquer cette édition 2023 surtout que vous avez visité à plusieurs reprises Kinshasa ?

Z.M : « Nous avons senti au tirage au sort la volonté de bien faire les choses. Il y a de la créativité, ils ont le sens de l’accueil. « Kinshasa kisse », ou Kinshasa en fête, les stars congolaises veulent revenir au pays à l’image de Claude Makelele pour le football et le basket-ball. Il y aura des animations dans les environs de Kinshasa. C’est un pays qui sait fêter »

MM. : Il y a peu de communication sur les Jeux de Kinshasa, est-ce qu’il n’y aurait pas un accompagnement pour les journalistes en vue des Jeux ?

Z.M: « La commission communication vient d’être mise en place, il y aussi l’effet des reports. Le tirage au sort a été effectué. Nous allons miser sur les réseaux sociaux et le digital. Avec la conférence de presse du 14 mars, tout sera précisé en détail, entre autres, les partenaires, les mascottes, le nombre des participants. Le message sera surtout axé sur les jeunes, c’est la francophonie de l’avenir »

MM. : En deux éditions, le continent africain reste l’hôte des jeux. Qu’en est-il alors de l’avenir des Jeux ? Il y a-t-il déjà des pays candidats pour les prochains jeux ?

Z.M: « Avec le nouveau statut révisé, il n’y a plus les règles d’alternance Nord-Sud, nous sommes tous des pays francophones. Nous avons tout fait ces trois dernières années pour un format plus souple, un cahier de charge plus transparent pour une adhésion et une organisation plus transparente de la part des pays. Les appels à candidatures ont été entérinés le 28 juin par CPF pour les Jeux de 2027 et de 2031 ».

 MM. : En ce qui concerne Madagascar, comment voyez-vous l’engagement du clan malgache ? Avez-vous un souvenir des 3es Jeux à Antananarivo en 1997 ?

Z.N :« On m’a parlé de cette édition magnifique et bien organisée. Chaque édition marque énormément car il y a tant d’efforts avec une grosse machine organisationnelle en intégrant la population tout en assurant la sécurité de tous. Madagascar a vraiment réussi à intégrer ces critères. Madagascar est inscrit dans toutes les disciplines, nous sommes en train d’analyser les dossiers »

MM. : Avez-vous un message à faire passer à la grande famille des Jeux de la Francophonie ?

Z.M: « Je lance un message aux responsables des dossiers nationaux, de vraiment respecter les dates et les échéanciers. Nous voulons organiser des jeux de qualité pour avoir les reconnaissances des fédérations internationales. Les Jeux, c’est un bel évènement, un brassage culturel, nous avons des cultures différentes mais nous partageons la même langue. Il faut venir participer à cet évènement international ».