La charte d'éthique des Jeux de la Francophonie rappelle les valeurs fondamentales défendues par l'événement, en particulier « Le respect de la dignité humaine, la diversité, la cohésion sociale, l’égalité entre les femmes et les hommes... »  À ce titre, les Jeux de la Francophonie s'associent pleinement à la Journée internationale des droits des femmes. Pour l’occasion, partons à la rencontre de l’athlète malienne Djénébou Danté, qui, après avoir brillé sur la piste des Jeux, s’illustre aujourd’hui par sa détermination à briser les barrières sociales, par l’exemple.

Djénébou Danté, un parcours de battante !

Dans le monde de l'athlétisme, certains visages brillent d’ailleurs en dehors de la piste par leur détermination à briser les barrières sociales et à inspirer les prochaines générations. Djénébou Danté, ancienne sportive de haut niveau, présidente de la commission des athlètes du Mali et vice-présidente de la commission des athlètes de la zone de ACNOA (Association des Comités Nationaux des Olympiens d’Afrique) incarne parfaitement ce rôle.

Dès ses premiers pas dans le sport, Djénébou a dû faire face à des « obstacles ». Originaire de Bamako, elle est issue d'une famille de huit enfants, dans un milieu social où le sport était souvent relégué au second plan par rapport aux études, surtout pour les filles. Malgré les réticences de sa mère, Djénébou trouve sa voie dans l'athlétisme. Une gageure car les femmes au Mali sont souvent cantonnées aux rôles traditionnels de foyer et de maternité. « Au Mali, les femmes sont destinées au foyer, à faire et s'occuper des enfants. Le sport-santé n'est pas compris. Mais mes bons résultats sportifs m'aident à persévérer et croire en moi. », raconte Djénébou. Mais les défis ne s’arrêtent pas là, puisque les obstacles financiers jalonnent également son parcours. Le manque de moyens financiers aurait pu également l’empêcher de vivre ses rêves. Mais non. Djénébou, poussée par un entraîneur qui croît en elle, sait surmonter ses difficultés initiales pour s'illustrer sur les scènes nationale et internationale. Forte de sa détermination, Djénébou réalise des exploits tout au long de sa carrière, à commencer par sa participation aux Jeux de la Francophonie en 2017, où elle est devenue la première Malienne à remporter l'or en athlétisme ! « Cette médaille décrochée à Abidjan me fait reconnaître au Mali : course, victoire, podium, hymne, émotions. », se souvient-elle.

« Rendre à l’athlétisme ce qu’il m’a donné »

Mais c’est aussi hors de la piste que la jeune femme se fait un nom. L’athlète, deux fois olympienne, ayant représenté son pays aux Jeux de Rio en 2016 et de Tokyo en 2020, a fondé en parallèle l'association 4D MALI*, qui vise à promouvoir le développement durable à travers le sport. « Mon association concilie sport et développement durable (santé, éducation, numérique) surtout pour les filles et surtout au Mali avec de grands événements annuels », nous explique-t-elle. Son objectif est aussi de « rendre à l'athlétisme ce qu'il m'a donné. »

Aujourd’hui, en tant que femme dirigeante, qui participe activement à des initiatives régionales et internationales visant à soutenir les athlètes africain(e)s, Djénébou passe le flambeau à la jeune génération de la meilleure des manières, en prouvant que non seulement les femmes peuvent exceller dans le sport de haut niveau, mais peuvent aussi devenir de véritables leaders ! 

Des dirigeantes visibles pour des effets positifs sur la société

Djénébou porte aujourd’hui un discours résolument politique. Son credo : la place des femmes dans le sport, quel que soit leur métier, aura des effets positifs non négligeables sur la société. Premièrement au niveau des modèles. Les femmes occupant des postes importants dans le sport, comme des athlètes professionnelles, des entraîneures, des dirigeantes d'équipes ou des gestionnaires d'organisations sportives, deviennent des modèles de rôle inspirants pour d'autres femmes et jeunes filles. En démontrant que les femmes peuvent exceller dans ce domaine, leurs homologues vont être encouragées à poursuivre dans ces voies. D’ailleurs, la visibilité des femmes accrue, dans le sport et dans la société en général, va aider à lutter contre les stéréotypes de genre et à promouvoir l'idée que les femmes peuvent être tout aussi compétentes et influentes que les hommes.

L’implication des femmes dans le sport ouvrira la voie à l’inclusion, et même l’égalité des chances dans la société. C’est d’ailleurs sur ce point très optimiste que Djénébou conclut notre entretien : « Bien sûr les femmes peuvent entreprendre et ouvrir la voie ». Aujourd’hui plus que jamais, on y croit !

*Pour en savoir plus sur l’association de Djénébou, 4D Mali, cliquer ici : http://www.4dmali.org/