Un parcours sportif remarquable

Yelena Mokoka débute l'athlétisme à l'âge de 11 ans. « Au départ, c'était un loisir, mais mes entraîneurs ont rapidement repéré mon potentiel et m'ont encouragée à persévérer », nous confie-t-elle. Après avoir évolué sous les couleurs de l'équipe de France dans les catégories jeunes, elle décide de représenter la République Démocratique du Congo (RDC) sur la scène internationale.

Pour elle, le véritable tournant survient lors des Jeux de la Francophonie à Kinshasa. « C'était une occasion unique de concourir pour la RDC et de prouver que le sport féminin a sa place en Afrique », souligne-t-elle. Cet événement marque une étape clé de sa carrière, puisqu'il lui permet de décrocher sa première médaille internationale. Depuis, elle a participé aux Jeux Africains 2024 et nourrit l'ambition de devenir championne d'Afrique en 2026.

L'entrepreneuriat au service de l'émancipation féminine

En parallèle de sa carrière sportive, Yelena Mokoka se lance dans l'entrepreneuriat digital. Diplômée d'un master en stratégie digitale et management de projet, elle fonde sa propre entreprise afin de concilier sport et activité professionnelle. « J'avais besoin de flexibilité pour mes entraînements. L'auto-entrepreneuriat m'a permis de gérer mon emploi du temps comme je le souhaitais », nous explique-t-elle.

Son entreprise se spécialise dans le conseil et la création de contenu digital pour des marques évoluant dans les secteurs du sport, du bien-être, de la mode et de la beauté. Elle ajoute : « J'ai toujours eu une passion pour la communication et le digital. Il était donc naturel pour moi de me lancer dans ce domaine.»

Un engagement pour les jeunes filles en RDC

Yelena Mokoka ne se limite pas à sa carrière sportive et entrepreneuriale. Elle s'investit également dans des initiatives pour l'émancipation des jeunes filles à travers le sport. Il y a deux semaines, elle a eu l'honneur d’être invitée à l'Ambassade de la République Démocratique du Congo pour partager son parcours d'athlète franco-congolaise, aux côtés de sa compatriote Nancy Tshiaba, dans le cadre du projet « Pour Elles : Sport et Culture » lancé par Expertise France. Elle a ainsi joué le rôle de porte-parole lors de cet événement, un moment fort de partage autour des enjeux du sport et du genre.

Elle nous explique que « l'objectif est de donner aux jeunes filles les outils nécessaires pour s'impliquer dans le sport, que ce soit en tant qu'athlètes, arbitres ou organisatrices d'événements sportifs ». Elle attire également l'attention sur le manque de reconnaissance du sport féminin en Afrique : « Les femmes sont moins encouragées à pratiquer le sport, et encore moins l'athlétisme, car il est souvent perçu comme moins lucratif que le football. Pourtant, le sport est un formidable vecteur d'émancipation.»

Elle insiste sur l'importance de sensibiliser les jeunes filles aux bienfaits du sport, non seulement pour leur bien-être physique, mais aussi pour développer des compétences professionnelles.

Un message d'espoir et d'ambition

«Mon parcours montre qu'il est possible de concilier sport et carrière professionnelle. J'encourage les jeunes filles à croire en elles, à s'impliquer et à poursuivre leurs rêves, que ce soit dans le sport ou ailleurs», conclut-elle.

En ce 8 mars, les Jeux de la Francophonie réaffirment leur engagement pour l'égalité des sexes dans tous les domaines, ainsi que la promotion du sport féminin, mettant en lumière des parcours comme celui de Yelena Mokoka. Son exemple inspire toutes celles qui aspirent à surmonter les obstacles et à s'imposer dans leurs disciplines, contribuant ainsi à l'égalité du genre dans tous les secteurs.