Les Jeux de la Francophonie représentent une véritable ode à la diversité culturelle et linguistique au sein de la Francophonie. L'année dernière, Kinshasa a accueilli cet événement d'envergure, où le sport et la culture se sont unis. Benjamin Boukpeti était présent en République démocratique du Congo, en tant qu’ambassadeur de l’association Peace & Sport. Il revient sur cette expérience unique, mettant en lumière le rôle crucial des Jeux de la Francophonie dans la promotion de la cohésion sociale, de l'inclusion et de la paix.

Né en France mais de nationalité sportive togolaise, Benjamin Boukpeti a offert à son pays une médaille de bronze en kayak (slalom K1) lors des derniers Jeux Olympiques à Pékin, en 2021. Membre du club des Champions de la Paix, un collectif d'athlètes créé par Peace and Sport, qui oeuvre pour la paix par le sport, Benjamin Boukpeti était présent aux Jeux de la Francophonie de Kinsahasa, l'été dernier.

La rencontre avec les jeunes athlètes et artistes lors de ces Jeux organisés en Afrique a profondément marqué Benjamin Boukpeti. Il souligne l'aspect novateur de cette expérience où le sport se mêle à la culture, créant ainsi une ‘ambiance unique’. « C'était une vraie nouveauté. J'ai trouvé ça assez incroyable, comme on arrive vraiment à mêler le sport à la culture », témoigne-t-il.

En tant que champion de la paix Peace & Sport, Benjamin Boukpeti a saisi l'importance d'aller à la rencontre de ces jeunes participants. Il souhaite leur ouvrir les yeux sur la conscience sociale et le potentiel positif du sport. « Pour moi, c'était important d'aller à leur rencontre. D’abord pour voir où ils en sont, comment ils vivent l'expérience. Mais aussi, pour commencer à leur faire prendre conscience de qui ils sont en tant qu'athlètes, quel rôle ils peuvent jouer dans leur communauté, quel peut être l'impact du sport d'une manière plus générale sur l'évolution de notre communauté, ou en tout cas de la vie en société, de la cohésion sociale », explique le médaillé olympique, aujourd’hui âgé de 42 ans.

« Le français est la langue qui nous lie, qui nous relie, qui nous permet d'échanger, d'avancer ensemble »

Les Jeux de la Francophonie offrent une expérience concrète de rassemblement et d'interaction entre les différentes cultures. « Ils vivent l'expérience, dans la cérémonie d'ouverture, d'être au milieu de tous ces pays qui sont ensemble, qui sont réunis par une seule et même langue, où leurs chefs d'État sont assis dans leur tribune et se parlent entre eux par cette même langue », souligne Benjamin Boukpeti. « Il y a quelque chose de fort et d’expérientiel. Personnellement, je suis Togolais, et je trouve que c'est important de se rendre compte qu'au Togo, c'est un tout petit pays, c'est que 8 millions d'habitants, et c'est quand même quasiment une vingtaine de langues différentes pratiquées sur tout le territoire. Aujourd'hui, le français, c'est la langue qui nous lie, qui nous relie, qui nous permet d'échanger, d'avancer ensemble. Donc, rien que d'être dans la délégation togolaise, de venir des différentes régions du pays et de vivre cette aventure ensemble, ça aussi, c'est encore un élément où on apprend à se connaître, on apprend à vivre ensemble. Et certainement que pour certains, ça peut aussi changer le regard qui était parfois défiant ou méfiant vis-à-vis d'autres communautés. Ça permet de se rendre compte qu'en fait on est tous frères et qu’on peut se faire des amis issus de notre communauté. »

Sport et culture, « une valeur commune »

Le sport et la culture se révèlent d’ailleurs être des outils puissants de rapprochement entre les peuples, comme le confirme Benjamin Boukpeti. « Le sport et la culture vont être, à un moment donné, encore une fois, une valeur commune », affirme-t-il. Il continue, expliquant qu’en partageant une passion commune pour le sport ou l'art, les individus brisent les barrières culturelles, favorisant ainsi les échanges et la compréhension mutuelle.

« Les valeurs qui sont transmises dans le sport et dans la culture peuvent être élargies à la société. La paix ce n'est pas que dans le sport et dans la culture. C'est un peu tout l'enjeu de la méthodologie Peace & Sport, d'ailleurs. C'est de réussir à faire passer ces valeurs-là d'une manière consciente. Le sport en sous-poids n'est pas forcément la réponse pure et certaine. Par contre, c'est un véhicule qui peut être extrêmement efficace. »

« La culture de paix ne se travaille pas pendant qu'il y a les conflits, mais avant et après »

Ainsi, et comme le fait constater Benjamin Boukpeti, les Jeux de la Francophonie revêtent une importance particulière dans la promotion du sport et de la paix. En créant des espaces de rencontre et de partage, ces événements renforcent les liens entre les peuples francophones et favorisent un sentiment d'appartenance commune. « Ils sont importants parce que, via ces événements, c'est important de se rappeler que la culture de paix, elle ne se travaille pas pendant qu'il y a les conflits, mais avant et après », conclut Benjamin Boukpeti.

Remerciements à peace-sport.org