L'éthique sportive se définit par un ensemble de principes et de comportements qui privilégient le respect des règles, des adversaires, des officiels et du public. Elle joue un rôle primordial dans les Jeux de la Francophonie, en s'assurant que la compétition se déroule dans un cadre juste et équitable. Ce cadre est essentiel non seulement pour la crédibilité de l'événement, mais aussi pour l'épanouissement des athlètes et des spectateurs. Les valeurs fondamentales de la charte éthique des Jeux de la Francophonie mettent en avant le respect des objectifs de la Francophonie et l'objet des Jeux, notamment la promotion de la paix, du développement, le rapprochement des pays francophones et la promotion de la langue française. Elles insistent sur le respect de la dignité humaine, la diversité, la cohésion sociale et, particulièrement, l'égalité entre les femmes et les hommes. Toute forme de maltraitance, discrimination, violence ou harcèlement est prohibée. La charte défend les valeurs morales et éthiques du sport et de la culture, telles que l'amitié, la solidarité, la recherche de l'excellence, la tolérance, le respect, le fair-play, l'équité et le sens des responsabilités. Elle encourage également le respect de l'environnement et les principes du développement durable, tout en valorisant l'héritage sportif et culturel des Jeux et en promouvant la Charte de l’Unesco. Ces principes visent à créer un environnement sportif juste, sain et respectueux pour tous les participants.

Zoom sur : la charte d’éthique 

La charte d’éthique des Jeux de la Francophonie est un document fondamental qui guide le déroulement de l'événement. La Charte éthique des Jeux de la Francophonie s'applique à l'ensemble des parties prenantes, soit quiconque participe à la préparation, l'organisation, le déroulement et la couverture des Jeux. Cela englobe donc le Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF), le Comité national des Jeux de la Francophonie (CNJF), l'État ou le gouvernement organisateur, les États ou gouvernements participants, les entreprises cocontractantes, leurs filiales et sous-traitants, les partenaires, les médias nationaux et internationaux, ainsi que toutes les personnes prenant part aux Jeux, telles que les membres des délégations, artistes, sportifs, accompagnateurs, arbitres, juges, officiels, représentants du CIJF et du CNJF, personnalités invitées, accrédités, spectateurs, volontaires, bénévoles et prestataires de services. Cette Charte vise à guider et éclairer le comportement des parties prenantes pour préserver l'intégrité des Jeux, en garantir l'exemplarité et assurer la confiance du public, tout en étant sans préjudice des lois, règlements, contrats et autres règles juridiques en vigueur.

En clair, elle est là pour faire en sorte que les valeurs de fair-play, de respect et d'intégrité soient respectés à la lettre.

Guido Battaglia, représentant du Centre pour le sport et les droits de l’Homme basé à Genève, a souligné l'importance de ces principes lors d'un séminaire sur le sport. Il a déclaré que « ce centre d’expertise et d’échanges, est une organisation de défense des droits de l’Homme dans le monde du sport, qui travaille sur les défis, les bonnes pratiques et les leçons apprises. » Ce centre, qui a notamment collaboré avec le Comité International Olympique (CIO) pour les Jeux de Tokyo et la Coupe du monde 2022 au Qatar, continue d'œuvrer pour l’intégration des droits de l’Homme dans les événements sportifs, notamment pour les Jeux de la Francophonie.

Pour que les valeurs de la charte éthique soient bien assimilées, le CIJF (Comité International des Jeux de la Francophonie), l’OIF et les commissions nationales des droits de l'Homme mènent de nombreuses initiatives.  Avant les Jeux de Kinshasa par exemple, une formation sur « l’anticipation des risques d’atteinte aux droits de l’Homme » a été menée afin d’« identifier les risques d’atteinte et de violations des droits humains dans le contexte spécifique des Jeux de la Francophonie » et pour renforcer la prise de conscience des parties prenantes concernant leur responsabilité.

Pour faire comprendre ces valeurs aux spectateurs, cela passe par une communication et de la sensibilisation. Guido Battaglia a souligné l'importance de la collaboration avec tous les acteurs (athlètes, supporters, radiodiffuseurs, gouvernements) pour comprendre l’influence que l’événement peut avoir. Lors du séminaire mené par le CIJF, il a également insisté sur la nécessité « d'une stratégie claire et d’une communication transparente pour partager les résultats et transmettre les informations afin d’améliorer constamment les Jeux futurs. »