Le management sportif est un domaine en pleine expansion qui attire de nombreux étudiants passionnés par le sport et les événements sportifs. Il s’agit d’une filière complexe, où les objectifs et les perspectives d’avenir sont multiples, puisqu’elle touche aux sciences sociales, sciences de gestion et sciences juridiques.

Nathan Bastard, 23 ans, actuellement en master de management du sport, et Sarah Farah, Libanaise de 22 ans arrivée en France en septembre 2023 pour poursuivre ses études en management du sport

Nathan se raconte. Son intérêt pour cette filière est né de ses expériences personnelles, comme il l'explique : « J'ai beaucoup joué au football depuis petit, puis entraîné. (…) Avec un des responsables de mon club, nous avons eu beaucoup l'occasion d'abord de participer en tant que spectateur, puis de travailler sur des événements qui sont organisés. » C’est aussi via sa passion pour le basketball que Sarah Farah s’est lancée dans cette filière. « Ayant effectué toutes mes études au Liban, j'ai opté pour le management du sport, conjuguant ma passion pour le sport et ma pratique régulière de basketball. J'ai débuté par une licence en éducation physique et sportive, spécialisée en management du sport. L'idée de travailler dans l'événementiel sportif m'a toujours fascinée, et j'étais curieuse d'apprendre davantage sur la gestion des grands événements sportifs, ainsi que tous les aspects de leur organisation. » Ce qui plaît dans cette filière aux deux étudiants se rejoint. Sarah apprécie tout particulièrement « la communication digitale et la gestion événementielle sportive », tandis que Nathan aime l’événementiel et « l'importance des échanges humains, que ce soit dans la mise en place ou dans la conception, ou même avec les gens qui vont pouvoir profiter de l’événement. »

Management sportif : des compétences diverses et variées

Le management sportif, comme le démontre Nathan, couvre un large éventail de domaines, allant du marketing à la gestion d'équipe, en passant par l'événementiel. Ce dernier aspect est selon lui particulièrement attrayant, car il permet de créer des souvenirs et des expériences pour les participants et les spectateurs. La formation qu'il suit lui a permis de développer diverses compétences, notamment la capacité à « faire le tri des informations » et à s'organiser. De plus, ses expériences professionnelles, telles que son stage au Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF), ont renforcé son sens de l'organisation et sa polyvalence. « Bien que préparant un événement de grande envergure, le CIJF reste une petite équipe. Cela permet ainsi d'être très polyvalent et de devoir répondre à tous les besoins qui sont différents d'une délégation à l’autre.  C’était une expérience très formatrice. » Sarah, actuellement en stage en communication digitale au CIJF, rejoint son homologue masculin. « Ce stage me permet de venir en appui pour suivre et coordonner la stratégie digitale sur les réseaux sociaux, d'effectuer une veille sur les acteurs des Jeux, de réaliser des interviews, de structurer la base de données du CIJF, et d’analyser les statistiques des réseaux sociaux, et tout cela auprès d’une équipe expérimentée. (…)  Être en contact direct avec le CIJF et son équipe est un atout considérable pour mon développement dans tous les aspects de ma carrière », souligne-t-elle, sans oublier de parler de l’opportunité d’étoffer son agenda en rencontrant « des personnalités clés du domaine sportif. »

Points à améliorer

Cependant, malgré ces aspects positifs, la filière du management sportif présente aussi de nombreuses lacunes. Nathan rapporte que la théorie est importante, mais que le véritable apprentissage se fait sur le terrain : « Il y a des compétences qu'il faut avoir dans le management sportif selon moi, mais cela s’apprend sur le terrain. » Il recommande pour cela de mettre davantage l'accent sur l’alternance, et appelle les entreprises à engager des étudiants pour les former. De son côté, Sarah ajoute qu’il serait crucial, d'intégrer des stages diversifiés à l’échelle internationale: « cela enrichirait certainement la formation, offrant aux étudiants une vision complète et pratique de la gestion de projet dans l'événementiel sportif. 

Elle estime également que pour enrichir la filière management sportif: « il est essentiel de disposer d'outils qui permettent de développer nos compétences en planification et en  programmation dans tous les secteurs organisationnels. Cela nous aidera à acquérir une vision globale de l'événement et à devenir un chef de projet efficace. »

La filière est également confrontée à l'augmentation rapide de la demande. Le nombre d'étudiants qui s'orientent vers le management sportif dépasse le nombre d'opportunités disponibles. « Il y a de plus en plus d'étudiants qui se tournent vers ce domaine », déclare Nathan. « Soit parce que ça les tente et qu'ils ne savent pas vraiment quoi faire, soit par passion. Mais il n'y a pas assez d'offres par rapport à ça. Le plus grand défi, c'est de pouvoir réussir à trouver une place à tout le monde. »  Par ailleurs, le management sportif doit faire face au manque de formation spécialisée et approfondie, notamment en langue française. « Bien que cette formation soit très polyvalente, elle n'est pas suffisamment approfondie », continue Sarah. « Il est essentiel d'avoir des cours qui non seulement exposent les étudiants aux termes clés et à la logistique derrière ces événements, mais aussi qui permettent d'apprendre et d’aborder en profondeur tous les aspects de cette formation. » Pour elle, les innovations et tendances émergentes, telles que « les principes de durabilité, la communication digitale, la gestion des médias sociaux, et l'intelligence artificielle », doivent également être intégrés dans la formation en management sportif.

Ainsi, et bien que le management du sport soit un secteur plein de promesses, il doit encore surmonter les nouveaux défis auxquels la formation est confrontée. L’enjeu pour le monde francophone est que ces formations soient également dispensées en langue française dans tout l’espace francophone.