Accompagnement des lauréates et lauréats des Jeux de la Francophonie : un soutien clé à la professionnalisation des artistes francophones
Pourquoi cet accompagnement ?
L’OIF, qui regroupe aujourd’hui 93 États et gouvernements, porte dans son ADN la culture. Comme vous le savez, elle a joué un rôle majeur dans la mobilisation des États et gouvernements francophones pour la ratification de la convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Ainsi, elle veille à activer cette dimension dans le cadre de l’une des plus grandes manifestations populaires dédiées à la jeunesse, à savoir les Jeux de la Francophonie. Chaque édition mobilise près de 3 000 participantes et participants attirés par les échanges interculturels et les rencontres.
Depuis 2012, l’OIF s’est engagée à suivre activement ces jeunes artistes, au-delà de l’événement, en apportant un soutien qui contribue au développement de leurs projets artistiques. En plus d’être un révélateur de talents et un accélérateur de carrière pour les artistes, les Jeux représentent un atout grâce à leurs impacts en matière d’opportunités et de visibilité.
En quoi consiste précisément l'accompagnement des lauréats ? Quelles sont les principales actions que vous mettez en place ?
Au-delà de la valorisation des talents durant les Jeux, l'OIF déploie, entre deux éditions, différentes formes de soutien en faveur de leur professionnalisation et de leur rayonnement, tant dans leur pays d'origine qu'à l'échelle internationale. Ce soutien financier et technique permet concrètement aux artistes de participer à des événements culturels nationaux et internationaux, à des résidences de création, à l’appui à la diffusion de leurs œuvres, ainsi qu’à des opportunités de mise en relation et de visibilité.
Pouvez-vous nous donner des exemples concrets ?
Avec le soutien financier de l’OIF (transports internationaux, hébergement, indemnités de séjour…), quatre lauréates et lauréats des derniers Jeux de la Francophonie – Nda Chi (lauréat Chanson du Cameroun), Lerie Sankofa (lauréate Chanson de Côte d’Ivoire), Hanna Moumoula (lauréate Contes et conteurs du Burkina Faso) et la Compagnie Fientan (lauréate Danse de création du Burkina Faso) – ont présenté leurs créations au Marché des arts du spectacle africain d’Abidjan (MASA) devant près de 3 000 spectateurs et spectatrices, avec un taux de remplissage particulièrement élevé pour Lerie Sankofa et la Compagnie Fientan. Les professionnels présents sur ce marché ont également été séduits par la performance de Nda Chi, qui est invité à une dizaine de festivals en Afrique et en Asie pour 2025.
Dans le cadre de la Convention sur l’usage et la promotion de la langue française signée par la Secrétaire générale de la Francophonie et le Président du Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, l’OIF s’est engagée à donner une visibilité aux compagnies Stylers Crew (Maroc) et Power Crew (Sénégal) en les présentant au siège de l’OIF et au Parc Urbain la Concorde, lors des épreuves des disciplines urbaines des Jeux Olympiques.
Dans le cadre du XIXᵉ Sommet de la Francophonie et grâce à la prise en charge de l’OIF, , la conteuse et les deux conteurs médaillé(e)s – Hanna Moumoula (Burkina Faso), Dan Bosembo (Congo) et Iro Conteur (Côte d’Ivoire) – ont eu accès à différentes scènes françaises lors d’une tournée organisée en partenariat avec le Festival des Écritures à la Scène (France). Les retombées ont été positives, puisqu’ils sont sollicités pour rencontrer de nouveaux publics et présenter leurs œuvres dans d’autres territoires francophones en 2025.
Parce qu’elle est fortement investie sur la question de l’accès à la culture dans les territoires périurbains et ruraux, l’OIF a organisé une tournée nationale dans le réseau des Centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC). Au mois de novembre, le dispositif « Clac en Scène ! » a permis aux 2 500 spectateurs et spectatrices de Dikodougou, Sirasso et Arrah de découvrir le nouveau spectacle de Lerie Sankofa.
Quels sont les défis spécifiques que vous rencontrez dans l’accompagnement des artistes issus des Jeux de la Francophonie ?
Le défi majeur est celui de la libre circulation des artistes : leur rôle considérable pour la compréhension mutuelle et la cohésion sociale devrait faciliter leur accès aux frontières.
Quels impacts tangibles la participation aux Jeux de la Francophonie a-t-elle eus sur la carrière des artistes ?
Rétrospectivement, on retient plusieurs réussites notables : la signature de Moonaya (Sénégal) avec Sony Music, la création du Centre de la photographie ClassPro-culture à Brazzaville par Baudoin Mouanda (Congo), popularisé grâce à sa série sur la Sape, la création des Rencontres Internationales de la Marionnette d’Abatta (RIMA) par la Compagnie Ivoire Marionnette (Côte d’Ivoire), et l’ouverture de la Maison de l’Oralité et du Patrimoine Koumakan, initiée par le conteur Moussa Doumbouya (Guinée).
Le mot de la fin ?
L’accompagnement des lauréates et lauréats des Jeux de la Francophonie est un investissement pour l’avenir. En soutenant leur professionnalisation, l’OIF contribue à promouvoir la diversité des expressions culturelles auprès des populations et à offrir aux jeunes talents des opportunités concrètes pour rayonner sur la scène internationale.