Former les leaders francophones de la culture : préparer les futur(e)s professionnel(le)s du patrimoine et des industries culturelles et créatives

Date : 
Thursday, 13 March, 2025
Dans un monde où la culture est un moteur économique et social de plus en plus puissant, l'Université Senghor à Alexandrie (Égypte) se distingue comme une référence en matière de formation en management culturel et en gestion du patrimoine. Ribio Nzeza Bunketi Buse, Directeur du département Culture, explique l'importance de proposer des cursus spécialisés pour former les futur(e)s professionnel(le)s francophones dans ce secteur dynamique et en pleine expansion.
Formez les futurs leaders de la culture francophone en préparant les professionnel(le)s de demain dans les secteurs du patrimoine et des industries culturelles.

 

 

 

 

 

 

 

Pourquoi est-il essentiel de créer des cursus dédiés aux métiers de la culture dans l'espace francophone ?

L’espace francophone repose sur une langue commune, le français, qui est aussi un vecteur de culture. La Francophonie est donc intrinsèquement liée à la culture, et celle-ci se manifeste sous de nombreuses formes : expressions artistiques, industries culturelles, patrimoine culturel matériel et immatériel, patrimoine architectural, etc.

Il est crucial de former les jeunes aux dynamiques culturelles et économiques de cet espace afin qu'ils/elles puissent en tirer profit en matière d'emploi et de perspectives professionnelles. La culture est un secteur vivant, où les réseaux de diffusion et de consommation sont essentiels. En formant des spécialistes, l’Université Senghor offre aux jeunes les outils pour exploiter ce potentiel et en faire un levier d’épanouissement personnel et collectif. Ils contribueront ainsi à la création de la richesse et au développement économique et social de leurs territoires, de leurs régions, de leurs pays.

Comment la formation en management des entreprises culturelles prépare-t-elle les étudiant(e)s aux exigences du marché du travail ?

Nous abordons la culture, dans le contexte de cette formation, sous l'angle  économique, où  des revenus sont générés à travers l’emploi et le commerce des biens et services dont le moteur est la créativité et les talents. Selon le  rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) de 2024 sur les perspectives de l’économie créative dans le monde, le volume des exportations de biens et services culturels a atteint 1 400 milliards de dollars, avec une croissance de 29 % depuis 2017.

Notre offre de formation repose sur une approche de pédagogie active : nous développons chez nos étudiant(e)s, placé(e)s au centre du processus d’apprentissage, des compétences essentielles telles que la communication, la créativité, l'esprit critique et la collaboration. En dehors des cours, ils/elles travaillent sur des projets concrets, en réponse à des besoins exprimés par des entreprises du secteur avec lesquelles ils/elles sont mis en contact. Des visites professionnelles auprès des structures culturelles leur permettent de palper les réalités professionnelles du secteur qui les attendent. Nous intégrons également une forte dimension entrepreneuriale pour encourager la création d'initiatives culturelles innovantes à travers un cours de 6 crédits intitulé “Projet de créativité”.

Quels projets concrets ont été menés par vos anciens(es) étudiant(e)s ?

Plusieurs anciens(es) étudiant(e)s de l'Université Senghor ont mené des projets innovants et occupent des postes à responsabilité dans le secteur culturel. Par exemple, deux anciens ont développé un outil numérique appelé “Datasnap”  permettant de calculer  l'impact économique des événements culturels. Ce projet, présenté à Vivatech 2023, est désormais utilisé par des  institutions culturelles pour mesurer  l'impact économique de leurs festivals et avoir une base solide pour asseoir leurs plaidoyers en  vue d’un meilleur soutien de la part des pouvoirs publics et  des investisseurs privés. Dans la promotion actuelle, un groupe de quatre étudiants a mis sur pied “Tankpinou”, un ChatBot sur l'histoire et le Patrimoine culturel africain, disponible sur Facebook messenger.

Quels sont les principaux débouchés de vos formations ?

Les diplômé(e)s peuvent occuper divers postes dans des  institutions patrimoniales (musées, monuments historiques, bibliothèques, services d’archives, etc.) ou dans des structures en charge de l’appui à la mise en œuvre des  projets culturels. Il peuvent  également assumer des responsabilités en tant que cadres dans les organisations sous-régionales ou au sein des organisations internationales.  Les opportunités de carrière s'étendent aussi  aux secteurs des médias et de la communication. D'autres peuvent choisir de se lancer dans l'entrepreneuriat culturel ou de poursuivre une carrière académique en tant qu'enseignant(e)s dans le domaine culturel. La voie de la consultance est aussi de plus en plus empruntée dans la conduite d'études préparatoires au lancement des projets culturels ou à l’évaluation d’impact de ces derniers, pour le compte des organismes nationaux ou internationaux.

Comment l'Université Senghor facilite-t-elle l'accès à ses formations pour les jeunes francophones, notamment en zone rurale ou en pays en développement ?

L'Université Senghor à Alexandrie, en plus de ses 16 campus partenaires en Afrique et d’un 17e situé en Hongrie, utilise le numérique pour rendre ses formations accessibles à un large public, y compris dans les régions avec un accès limité à Internet. À titre d’illustration, il y a cette année le Clom sur le tourisme durable et le patrimoine culturel avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et la collaboration de l’Université Polytechnique de San Pedro de Côte d’ivoire, qui a touché près de 1 900 personnes de 52 pays ; et le projet KreAfrika, lancé en 2022 avec l’Agence Française de Développement (AFD) et le groupe médiatique TRACE, qui a enregistré  près de 50 000 jeunes inscrits aux 4 cours sur les industries culturelles et créatives spécialement conçus pour eux sur l’application mobile Trace Academia, en accès avec faible débit Internet, aujourd’hui transférés sur la plateforme Trace +.

Plus d’informations : 

https://www.usenghor-francophonie.org/ 

https://culture.usenghor.org/